mardi 3 janvier 2012

Mise au point


Qui dit nouvelle année dit bonnes résolutions !


Et en ce qui me concerne, l’agenda projets à réaliser en 2012 est déjà tellement annoté que je n’ai pas à réfléchir longtemps pour trouver ce que je dois me promettre de faire.

Petit 1 : DU TRAVAIL !! Et ça tombe plutôt bien car aujourd’hui Mardi 3 Janvier, date officielle de la rentrée, j’ai inauguré mon affiliation au fameux Pôle Emploi.

Je passe les détails de cet entretien introductif qui consiste majoritairement à tenter de faire entrer un profil atypique en forme de rond dans des cases de saisie informatique très carrées … Car profil atypique il y a, paraît-il.

Parmi mes médailles scolaires et mes gloires universitaires, mon dernier diplôme suscite souvent l’étonnement et, soyons honnête, la dame de Pôle Emploi n’est pas la première chez qui j’ai vu un voile de panique traverser les yeux au moment où j’annonce être l’heureuse propriétaire d’un Master Fashion Curation.

… ??? Voile de panique … ???

Alors aujourd’hui, après avoir passé des heures à remplir des profils professionnels, je suis prête à révéler une fois pour toute l’exacte vérité à propos de mes études.

Le cheminement est un peu tortueux ce qui rend ce billet anormalement long.

Début 2010, je termine un Master 1 Communication par six mois d’Erasmus à Londres. C’est mon second séjour dans la capitale anglaise et je suis décidée à m’y installer pour de bon. Souhaitant compléter ma formation avec un Master 2 plus spécialisé, je commence alors mes recherches en surfant sur tous le sites internet des universités londoniennes. Intéressée par la communication et passionnée par les créations artistiques, et notamment la mode, je sélectionne le London College of Fashion dans mes favoris. Membre du groupe University of the Arts London avec notamment la Central Saint Martins, cette école jouit d’une réputation établie dans l’industrie de la mode. 


London College of Fashion sur Oxford Street


Aux côtés des formations artistiques et techniques, quelques Master proposent des cursus orientés vers le commerce, la communication et la culture de la mode.

En lisant les fiches de présentation des différentes formations qui pourraient m’intéresser, je choisis de postuler pour intégrer le Master Fashion Curation.

L‘intitulé est difficile à traduire car il n’existe pas d’équivalent français au mot curation. Il s’agit d’un dérivé de curator, qui définie le poste occupé par un conservateur de musée mais aussi un commissaire d’exposition.
Pour faciliter les choses, disons que ce diplôme valide des apprentissages variés allant de l’histoire de la mode aux techniques de conservation et d’exposition de costumes et de textiles.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette formation n’est pas seulement pratique, en témoigne les nombreuses heures passées en bibliothèque et les pages d’essais noircies.

La théorie tient une place importante et elle est abordée dès les premières semaines dans le module intitulé Discipline of Fashion. Chaque semaine, le sujet mode est étudié suivant un axe diffèrent allant de la philosophie à la sociologie en passant par l’histoire. L’étude précise des différentes sources d’information utilisées est très importante. Que ce soit le témoignage oral, la photographie ou les écrits, chaque outil répond à des critères et des techniques spécifiques. 
Le second module du trimestre nommé Fashion Curation : an interrogation aborde les questions techniques de l’exposition de costumes. La lumière, la gestion de l’espace, la rédaction des cartels, la sélection des œuvres exposées, le choix du musée, les outils de communication à mettre en place sont autant de critères à étudier. Afin de rendre l’apprentissage plus concret, chaque étudiant doit élaborer un projet d’exposition et réaliser un dossier complet permettant la conception du show.

La deuxième partie de l’année met l’accent sur la pratique. Des visites dans les réserves de musées londoniens permettent de découvrir l’envers du décor et de rencontrer des curators.
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Archives London College of Fashion

Collections Museum of London

Collections Museum of London

Collections Museum of London

Collections Fashion Museum of Bath


Collections Fashion Museum of Bath



Collections Fashion Museum of Bath


Collections Fashion Museum of Bath


Collections Fashion Museum of Bath





Consulter les archives des musées de mode est une procédure très réglementée et encadrée. Le crayon à papier est le seul toléré et les gants en coton sont obligatoires. Tout est parfaitement classé et rangé dans des compartiments adaptés.


Archives Museum of London




Archives Museum of London




Archives Museum of London


Ces cavernes aux trésors referment des objets très différents. On y trouve des vêtements bien sûr, mais aussi des accessoires, des photographies, des magazines et même quelques reliques inattendues comme la carte d’étudiant d’un élève devenu célèbre…


Archives Central Saint Martins


Le troisième module est consacré aux collections. L’acte de collectionner et la psychologie du collectionneur sont questionnés à travers des textes et des exemples historiques et contemporains. 

Enfin, dans le cadre d’un cours commun à tous les Master du London College of Fashion appelle Contextual studies, il est demandé aux étudiants de réfléchir au rôle et à l’impact de la mode dans la société actuelle. Le thème de l’essai final est libre alors parce que l’on était en Janvier 2011 (rappelez vous) je me suis penchée sur la décennie provocation de l’édition française de Vogue à travers l’influence de la personnalité de Carine Roitfield.

Parallèlement à ces apprentissages, un projet de groupe est également mené afin de concevoir et de réaliser une véritable exposition de mode. Cette expérience permet de mettre en application toutes les théories abordées au cours de l’année et de se confronter à la réalité du terrain. Ce post étant déjà beaucoup trop développé, je propose d’aborder ce chapitre une prochaine fois !

Pour (enfin) conclure, je peux dire à quel point ce Master a été enrichissant tant grâce aux cours suivis, aux projets menés mais aussi car en tant que française, étudier dans une université anglaise m’a permis d’élargir mes aptitudes d’analyse et de réflexion, d’apprendre à travailler différente et donc d’être plus flexible et enfin de partager ma passion avec des gens venus du monde entier ; et j’espère alors que cet imprononçable et mystérieux diplôme pourrait être la clef d’une belle carrière.


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