samedi 17 mai 2014

Melbourne Fashion Week

La fin des vacances sonne souvent l’heure du retour au travail. Après 3 semaines à voyager à travers l’Australie, il était temps de me remettre à l’œuvre. Fin février, j’ai donc retrouvé le chemin du bureau où deux projets passionnants se préparaient.



Depuis quelques semaines, je travaillais pour Event Gallery, une agence d’évènementiel et de production de défilés. J’avais déjà collaboré au Royal Botanic Runway, un show grandiose dans l’un des plus beaux parcs de Melbourne et j'en gardais un très beau souvenir. Le planning du mois de mars s’annonçait tout aussi enthousiasmant : la Fashion Week de Melbourne suivi de l’ouverture d’Emporium, un mall ultra moderne et luxueux situé dans la City. Cette reprise rimait donc avec plaisir et j’avais hâte de poursuivre mon expérience professionnelle australienne.


 




Avec deux défilés par jour et des centaines d’invités à chaque show, la fashion week est vrai défi logistique. Il faut des habilleurs pour aider les mannequins à se changer le plus rapidement possible entre leurs passages, des assistants backstage pour installer les racks des looks, des hôtesses pour accueillir les invités, des stylistes, des coiffeurs, des maquilleurs, des techniciens, des photographes. Tout ce beau monde a des accréditations différentes, des horaires décalées et les tableaux Excel aident à coordonner tout cela.









En amont de la fashion week, il faut aussi gérer le transport et l’organisation des collections vers le lieu des défilés. Pour la fashion week de Melbourne, les choses sont simplifiées. Les shows ont tous lieu à Peninsula dans le quartier des Docklands, où un immense hangar abrite les créations des designers. Le podium se situe juste à côté dans une grande salle de réception.






Le Virgin Australia Melbourne Fashion Festival, dit VAMFF, a débuté le 17 Mars 2014. Pendant 7 jours, deux défilés ont fait marcher sur le podium tous les models australiens du moment ainsi que quelques têtes internationales. Les journées étaient rythmées par l’installation des décors, suivie des répétitions, de la préparation des filles et quelques minutes avant le show, de l’accueil du public. Puis les lumières s’éteignaient, la musique commençait et la magie de la mode opérait.




Tandis que Geraldine Frater-Wyeth, la productrice des défilés, manageait la régie pour s’assurer du déroulement parfait des shows, les stylistes s’activaient en coulisses. Avec l’équipe d’Event Gallery, nous étions sur place chaque jour du matin au soir pour régler les derniers détails et aider à la mise en place du spectacle. J’ai notamment été en charge de prendre des photos et des vidéos pour partager du contenu sur les réseaux sociaux de l’agence.



L’ambiance d’une fashion week est électrique. Les tissus volent dans tous les sens, le parfum du maquillage et de la laque se mêlent à la vapeur du steamer et aux essences de café bu par litres pour tenir le cap. Tout ceci dans une atmosphère glamour où la beauté a toujours le dernier mot.




Après avoir expérimenté les fashion weeks de Paris et Londres, découvrir la version australienne m’a permis d’ajouter une expérience à mon CV ainsi que d’en apprendre toujours davantage sur l’industrie de la mode et de l’évènementiel. Comme pour chaque aspect de ma vie ici, j’ai remarqué de nombreuses différences culturelles, dans la façon de travailler et dans les rapports humains, tout cet apprentissage m’enrichissant un peu plus chaque jour.



À peine la fashion week terminée, le lancement d’Emporium se préparait avec 3 défilés prévus le jour de l’ouverture de ce nouveau haut lieu du shopping melbournien. Toujours enchantée de mon travail à Event Gallery, je venais cependant de saisir une nouvelle opportunité professionnelle et j’étais donc moins disponible pour participer à la mise en place des shows. Je commençais cette semaine là mon rôle de marketing coordinator pour Tissot au sein de Swatch Group Australia mais je tenais à participer au projet Emporium jusqu’à la fin. Le week-end précédant l’évènement, j’ai donc passé des heures dans les suites du Grand Mercure Hôtel de Melbourne à assister les stylistes et à faire du shopping de dernière minute pour trouver des accessoires manquants. Du travail comme ça, j'en voudrais tous les jours!


Ces trois mois chez Event Gallery ont été précieux. Ils représentent ma première expérience professionnelle locale, si importante pour la suite. Ils ont été aussi l’occasion de rencontrer des gens talentueux et généreux. Alors que je suis maintenant investie dans mon nouveau poste, je garde toujours un œil passionné et curieux sur les projets d’Event Gallery et sur le petit monde de la mode de Melbourne. Qui sait où ma route australienne me mènera...

Photos: @AC

lundi 12 mai 2014

The Great Ocean Road

Avant que ma mummy voyageuse ne reprenne l’avion pour Paris, il nous reste encore à découvrir la Great Ocean Road, route légendaire longeant la côte Sud de l’Australie entre Melbourne et Adelaïde. Longue de 243kms, la Great Ocean Road est un incontournable touristique mais aussi l’un des plus grands mémoriaux de la Première Guerre Mondiale.

De retour à Melbourne et après une journée de détente entre St Kilda, Abbostford Convent et les boutiques de la City pour une ultime séance de shopping, nous passons donc notre dernière journée de voyage sur le littoral du Victoria. Le temps est ensoleillé mais le vent frais annonce déjà les premiers jours de l’automne austral.


Nous quittons Melbourne au matin par l’autoroute menant à Geelong, principale ville portuaire de l’agglomération, puis nous commençons à longer l’Océan. La campagne est vallonnée et s’étend à perte de vue. Les paysage sont très bucoliques: des arbres fruitiers, des vaches par centaines, des champs de blés et au loin, le bleu des flots. Notre premier arrêt est Torquay, la ville du surf.



Nous roulons pendant plusieurs heures sur une route serpentant au rythme de la côte. Le décor est, ici aussi, à coupler le souffle. Ce grand bol d’air iodé nous ouvre l’appétit et nous profitons d’un stop à Appolo Bay pour déjeuner.




L’après-midi débute dans les forêts tropicales où nous rencontrons la faune locale. Ici pas de bêtes effrayantes comme dans le désert mais de jolis perroquets colorés et les fameux koalas. Il est difficile de bien les apercevoir car ces paresseux sont accrochés aux eucalyptus et n’en bougent pratiquement pas. Mais nous pouvons maintenant dire que nous avons vu tous les animaux typiques de l’Australie.



La végétation luxuriante nous rappelle notre escapade sur la Gold Coast. Les troncs exposent leurs nœuds de racines incroyables, tellement imposants que l’on peut presque se cacher dedans. Nous marchons pendant une petite heure à travers les arbres avant de reprendre la route vers les fameux 12 Apôtres.


En chemin, nous traversons des propriétés rurales. Les fermes sont de grosses maisons luxueuses entourées des bâtiments pour les animaux et des près à perte de vue. On se croirait dans un film américain tellement tout est beau et grand. Nous itinéraire nous conduit ensuite à Lord Arch Gorge, une plage cachée dans la côte. L’érosion a créé un détroit dans les falaises, dessinant une alcôve de sable que l’on imagine parfaite pour cacher des trésors de pirate.



Le temps se couvre et le vent se lève lorsque nous reprenons notre route pour enfin admirer les falaises du parc national de Port Campbell. Les 12 Apôtres sont des aiguilles de calcaire dressées dans l’eau après des millénaires d’érosion. Le site est magnifique mais envahi par les touristes ce qui rend l’émerveillement parfois difficile. Un peu plus loin, le site de London Bridge marque la fin de la découverte de la Great Ocean Road. Ce pont de calcaire était encore entier il y a 20 ans jusqu’au jour où l’une des parties s’est effondrée sans prévenir. L’incident n’a heureusement fait aucune victime mais on imagine le choc que cela a du être pour les visiteurs présents ce jour-là.





Le retour vers Melbourne se fait par les terres, ce qui nous permet d’admirer d’autres paysages. L’atmosphère champêtre est sublimée par le soleil couchant. Une très belle journée qui clôture un voyage de rêve. Nous passons la soirée au Cullen, un bistrot gastronomique à quelques pas de la maison afin de profiter des derniers moments entre mère et fille à l’autre bout du monde. Le repas est délicieux et nous passons le diner à nous remémorer tous les moments magiques de cette expérience.

Le lendemain matin est placé sous le signe de la détente. Catherine prépare ses bagages puis nous allons bruncher à Prahran avant de rejoindre l’aéroport. Les adieux sont difficiles mais nous savons la chance que nous avons eu de vivre tout cela ensemble. Je suis si fière d’avoir une maman curieuse de découvrir le monde et prête à vivre ces aventures avec moi. Découvrir l’Australie était un de ses rêves et je suis vraiment heureuse d’avoir été la raison pour enfin le réaliser. 

Merci Maman.
Nico, Papa et tous ceux à qui le cœur en dit, je vous attends ici!

Photos: @AC, @CC


dimanche 11 mai 2014

Kings Canyon

3h15 - Dimanche 23 Février 2014, le réveil nous tire du sommeil. Il est temps de quitter le parc national d’Uluru - Kata Tjuta pour reprendre la route vers Alice Springs. En chemin, un détour nous promet les plus beaux paysages de l’Australie, mais avant cela, il faut trouver le courage de sortir du lit.



L’excitation nous aide à ouvrir les yeux et à nous préparer rapidement. Nous disons bye bye à notre joli hôtel et à peine montées dans le bus, nous profitons du début du voyage dans l’obscurité pour finir notre nuit. Lorsque jour se lève sur l’Outback et nous retrouvons les paysages vus à aller. À la fameuse interaction, la seule et unique des alentours, le car prend la direction de Kings Canyon, l’un des sites les plus grandioses du continent.




Une fois encore, la journée démarre tôt car le trek dans le canyon ne peut se faire que le matin, lorsque la chaleur est encore supportable. Nous roulons pendant plusieurs heures au milieu d’un décor désertique, souvent scarifié par les ravages du feu. L’environnement est hostile et les consignes de notre guide en préparation de la randonnée commencent à m’inquiéter. Il parle de serpents très venimeux, d’araignées géantes, du risque de déshydration qui peut mener à l’évacuation d’urgence par hélicoptère, des marshalls parfois incapables de porter secours aux marcheurs en difficulté… Tout un programme. Je ne dis rien mais je n’en mène pas large en sortant du car.




Malgré toutes ces mises en garde, rien ne peut affecter notre émotion face à la beauté et la grandeur des lieux qui nous entourent. Nous sommes encore en dehors de Kings Canyon que déjà le spectacle commence. La terre rouge offre un contraste saisissant avec le bleu du ciel, et le silence se fait presque solennel. Nous ouvrons grand nos yeux, prenons une large respiration et nous mettons en marche.



La montée dans le canyon est rude : 500 marches naturelles creusées à même la roche, souvent hautes, parfois penchées. Le denivelé est impressionnant et l’un des marcheurs découvre qu’il a le vertige… Mais il est déjà trop tard pour renoncer car la pente est trop difficile, il doit continuer le trek. Ce détail va se révéler stressant pour la suite de l’aventure. Nous transportons chacun 3 litres d’eau, la quantité obligatoire pour un trek de 2h dans l’Outback mais notre groupe prend du retard et nous comprenons que nous allons rester dans ce canyon plus longtemps que prévu! Le malheureux randonneur est à bout de nerf, le soleil et la température montent rapidement…Tout se terminera bien mais sur le moment, cette situation ajoute un aspect un peu dramatique à l’expérience!



Notre guide tente de maintenir le rythme et le calme en nous parlant de la géologie, de la faune et de la flore du bush. Et en parlant de faune, nous avons l’honneur (l’horreur!) de voir un énorme lézard nous couper la route.





Une fois arrivés en haut du canyon, nous entamons la marche sur la crète. Ce que je vois alors est à couper le souffle. Je répète à Catherine au moins dix fois de suite: “c’est trop beau, c’est vraiment magnifique”. Dans cette immensité de roche et face à l’horizon désertique, nous ressentons à la fois une grande liberté et un sentiment de petitesse face à la Nature. Le paysage varie souvent. Des plateaux rocheux, nous passons ensuite aux oasis vertes, puis aux gorges abruptes. Cette promenade clôture notre exploration de l’Outback de façon grandiose.






Après le trek, nous rejoignons Kings Canyon Resort pour un déjeuner au milieu des kangourous et des émeus. Nous reprenons ensuite la route vers Alice Springs située à 500kms. En chemin, nous nous arrêtons sur une station de ravitaillement du désert. Alors que chacun s’éloigne pour se dégourdir les jambes, boire un café et manger un sandwich, nous restons près du car. Quelle bonne idée ! Une australienne arrive dans son gros 4x4 et en sort avec un bébé kangourou blotti dans une couverture. Le pauvre animal a perdu sa maman et cette dame s’occupe de l’amener dans un refuge pour les bébés kangourous orphelins. Il n’a pas l’air sauvage, je demande donc si je peux le prendre dans mes bras. Il est vraiment mignon mais je finis par le rendre car je ne me vois pas ramener ce petit kangourou avec moi à Melbourne.



Nous passons la fin du trajet à somnoler et à admirer les couleurs de la fin de journée sur le désert. En arrivant à Alice Springs, nous dinons à nouveau dans notre délicieux restaurant sous le patio de verdure avant de rejoindre nos lits, exténuées. Demain, retour à la civilisation après cette aventure inoubliable au cœur de l’Australie.



Photos: @AC, @CC